Le blog de nlehuby

juil. 22, 2013

Les bords de Marne

Aujourd'hui, j'applique la campagne de publicité de Transilien au pied de la lettre : “pas besoin de partir loin pour voyager” et je m'offre une petite excursion touristique à l'autre bout de mon département : destination les bords de la Marne !

image : pas besoin de partir loin pour voyager

On m'avait dit par ailleurs que c'était bien aménagé pour les cycles, donc mes deux acolytes et moi commençons le voyage par descendre de chez moi à la gare RER la plus proche, sur nos vélos !

Première étape : un petit trajet en RER. Et premières difficultés aussi.

rappel sur les conditions de prise du vélo dans le train (source : RATP.fr)

:

image : conditions d'emprunt du RER

conditions d'emprunt du RER avec son vélo (RATP.fr)

En effet, avec un vélo, on se retrouve confronté à une petite partie des contraintes d'accessibilités liées au transport en commun.

On commence par emprunter les portillons élargis. Nous sommes trois avec trois vélos, nous devons donc valider trois fois sur le portillon, qui n'a pas l'air d'apprécier le traitement.

Puis, direction l’ascenseur, pour descendre à l'étage d'en dessous.

La sortie de l’ascenseur est située dans un recoin, on galère un peu pour sortir nos trois vélos, puis direction l’ascenseur suivant, pour monter à l'étage du dessus.

image : ascenceur

schéma pas du tout (mais vraiment pas du tout) à l'échelle

Une fois sur le quai, on se demande comment on va faire rentrer nos 3 vélos dans le train.

Là, j'ai une illumination (ou des années de prises quotidiennes de ce mode de transport plutôt) : je repense aux espaces aménagés dans la rame pour les gens à mobilité réduite, où il y a largement la place de caler trois vélos.

De mémoire, c'est à l'avant, donc nous nous positionnons en tête de train.

Le train arrive, l'espace élargi n'est pas du tout à cet endroit là dans ce modèle … échec donc. Nous rentrons tout de même, et nous tassons nos encombrants vélos à moitié sur la barre et à moitié contre les portes.

Au bout de deux stations, on sent bien qu'on gêne et qu'on ne peut pas rester comme ça. Nous partons donc en opération commando : à l'arrêt suivant, nous descendons et nous courons sur le quai pour re-rentrer dans le train à l'endroit où il y a le fameux espace élargi.

Effectivement, on y est nettement plus à l'aise, on peut appuyer le vélo dans un coin et s'asseoir à proximité, le tout sans déranger. C'est donc significativement mieux … au dommage collatéral près qu'un de mes acolytes n'a pas été assez rapide pour embarquer et est resté sur le quai … échec encore donc.

Comme nous sommes bien installés, nous allons jusqu'à notre destination (Saint-Maur Créteil), et l'attendons là-bas.

Le pauvre n'était pas dans le fameux espace aménagé PMR … ce dernier n'est pas situé au même endroit en fonction des modèles de train, et mon acolyte n'a donc pas pu se positionner au bon endroit pour embarquer.

Il nous faut encore prendre un ascenceur pour regagner la sortie.

Nous cédons notre place à une dame avec une poussette et attendons qu'elle nous renvoie l'ascenceur (au sens propre hein, pas au figuré …).

Et là surprise, pas moyen de faire rentrer les vélos dans cet ascenceur, même en diagonale (et on a essayé les diagonales des trois dimensions …)

Donc c'est parti pour l'escalier.

Nous quittons la gare après avoir emprunté les portillons élargis et ouvert la voie à un flot de fraudeurs (et/ou de gens ayant eu la flemme de revalider leur pass Navigo pour sortir).

Nos vélos, qui jusque là étaient plutôt des poids encombrants, retrouvent leur utilité ; nous enfourchons nos bolides !

Pour nous guider dans notre balade, j'avais déchiré les indications d'un itinéraire sur une brochure. À l'heure actuelle, je me demande encore pourquoi j'avais fait ça au lieu de prendre toute la brochure, qui contenait sûrement une carte avec le tracé de cet itinéraire -_-

Le début est assez aisé grâce aux indications claires, aussi bien sur les noms de rues que sur le décor (promenade plantée de platanes, passerelle de béton armé, etc). Nous traversons une première fois la Marne (par une passerelle accessible, ce qui nous permet de l'emprunter à vélo), et ça nous donne un bon avant gout de la balade.

Nous observons les iles (sans trop savoir à ce moment si nous allons y aller ou pas … c'est là la joie de l'itinéraire sous forme de texte verbeux …) et les ponts qui marquent également les villes voisines (pont de Maisons-Alfort d'un côté, et pont de Créteil de l'autre)

Mon morceau de brochure nous invite à longer la rivière pour rejoindre la première île (qui répond au doux nom de Brise Pain) en empruntant un pont barrage enjambant un bras de Marne.

Nous traversons l'île en roulant pour rejoindre le pont suivant (de Créteil, donc). Mais nous sommes stopés net dans notre élan car nous sommes sur une île très fine, et l'indication “traversez le pont en faisant bien attention, car il y a de la circulation” n'est pas très claire. Doit-on le prendre pour rejoindre une rive ou pour rejoindre l'autre ?

carto

hé hé, il y a deux ponts **!**

Pour le savoir, nous cherchons la prochaine étape indiquée sur la brochure en interrogeant les passants.

“Bonjour, je cherche le chemin de Halage”

“le chemin de qui ?

“de Halage”

“ah … connais pas”

Je n'ai appris que bien plus tard, par le plus grand des hasards d'ailleurs, que Halage n'était pas le nom de quelqu'un, mais un terme générique désignant le fait de tirer (haler) son bateau ou autre embarcation le long d'une berge.

Comme à cette époque, je ne connaissais pas encore l'application OSM pour Android, qui permet de visualiser des cartes hors lignes, disons que mes acolytes et moi avons passé un bon quart d'heure à tourner dans le coin, à interroger des gens et à chercher un plan de quartier …

Puis nous avons fini par trouver les quelques marches qui étaient sensées, d'après mon itinéraire, précéder le fameux chemin de halage : c'était en fait un bel escalier … ou le retour de “porte ton vélo sur tes épaules”. Nous nous retrouvons effectivement sur un chemin qui longe un bras de Marne, pas franchement cyclable. Nous retraversons un petit pont un peu plus loin pour … retourner sur l'île sur laquelle on était au début ! Heureusement, je n'ai vu ça qu'après, en refaisant mon trajet sur la carte, car il aurait été dommage que la frustration d'avoir tourné en rond pour rien nous prive du plaisir d'admirer le paysage.

C'est en effet, à mon sens, la partie la plus intéressant du voyage : après l'allée du couscous, on se retrouve au milieu d'une île traversée de multiples bras de Marne (on passe d'ailleurs sans même s'en rendre vraiment compte de l'île de Brise Pain à l'île Sainte Catherine), où on alterne les paysages d'eau, de berges vertes et sauvages, et de petites maisons colorées (roses ou bleues notamment) ou plus récentes.

On aperçoit même parfois les petits jardins qui donnent sur la Marne, et des gens qui prennent l'apéro sur une barque au beau milieu de l'eau. Bref, on oublie qu'on est en ville, en région Parisienne, à moins de 2 km d'un arrêt de métro !

Après ce petit passage bien dépaysant, on traverse un nouveau pont et un nouvel escalier “porte ton vélo sur ton dos”, et on retrouve les “bords de Marne” tels qu'on se les représente couramment : des berges vertes aménagées, avec une piste cyclable et de nombreux bancs, des enfants qui font des patés de terre et d'herbe et des vieux qui promènent leurs chiens respectifs, et des clubs nautiques régulièrement espacés, qui proposent de la voile, du canoe ou du ski nautique.

La première partie n'est pas très palpitante : la vue sur le port de Bonneil nous permet de distinguer une grande variété de conteneurs.

Les îles que l'on voit après présente plus d'intérêt, car elles ont su garder un caractère plus sauvage pour la plupart. Ma brochure nous décrit avec étonnante précision la flore et la faune, notamment ornithologique.

Au bout d'une bonne demi-heure de vélo entrecoupées de pause pour continuer la lecture de ma brochure et faire une petit pic-nic dans l'herbe, nous arrivons à l'endroit où le RER traverse la Marne (très bon repère visuel et sonore). Le chemin que nous empruntons s'appelle maintenant “la promenade des Anglais”.

À ce moment, on est plutôt contents d'être à vélo, car ces berges sont très étendues et ça fait déjà plusieurs kilomètres qu'on longe la Marne. Ma brochure égrenne les noms des oiseaux rares et des espèces végétales protégées, tout en expliquant l'origine des noms des quelques îlots naturels ...

Nous arrivons finalement au pont de Champigny, qui n'est plus très loin de la station de RER du même nom.

Pas trop de soucis d'accessibilité pour le retour, ce qui nous laisse le loisir de méditer à notre futur achat de maison sur l'île de Brise Pain :p

J'ai, bien plus tard, retranscrit notre petite escapade train + vélo + train sur une carte, avec quelques détails intéressants fournis par la brochure.

Cliquez ici pour voir la carte complète en plein écran