Le blog de nlehuby

févr. 24, 2023

Bien cartographier les bus dans OSM

Il est fréquent d'être un peu perdu(e) lorsqu'on souhaite cartographier les lignes de bus dans OSM. Cet article propose quelques rappels théoriques pour bien se lancer !

Pour commencer, on a l'arrêt de bus.
image d'arrêt de bus

Pour cartographier cet arrêt de bus, on crée un nœud, avec le tag public_transport = platform. Ce tag désigne l'endroit où le voyageur attend le bus donc il faut le positionner au niveau du trottoir, là où se situe l'abribus ou le poteau d'arrêt.
Pour bien préciser le mode de transport (car ce tag s'utilise aussi pour les arrêts de tram ou de train), on ajoute également highway = bus_stop.

On peut ensuite ajouter les informations contextuelles propres à cet arrêt, comme son nom (name = ...), s'il y a un abri (shelter = yes/no), un banc (bench = yes/no), une bande podotactile pour aider les malvoyants à se repérer, etc

En complément du lieu où les voyageurs attendent, il est possible d'indiquer l'emplacement sur la route où le véhicule s'arrête. Cette information est particulièrement importante dans la cartographie des trains ou des tramways, mais est largement moins utile pour les bus, donc je recommande de l'ignorer complètement car elle ajoute beaucoup de complexité notamment pour la maintenance. Mais puisqu'elle existe dans OSM, décrivons-là tout de même par acquis de conscience.
Pour représenter l'endroit sur la chaussée où le bus s'arrête, on peut donc créer un deuxième nœud. À noter que le nœud doit faire partie du chemin décrivant la route et non pas être posé dessus.
Sur ce nœud, on ajoute les tags public_transport = stop_position et bus=yes. Il est courant d'y indiquer à nouveau le nom de l'arrêt, mais on évitera d'y ajouter les informations sur l'équipement (abribus, banc, etc) afin de ne pas créer trop de redondance.

image d'arrêt de bus avec les tags qui vont bien

Une fois qu'on a bien cartographié notre arrêt, il nous faut indiquer quels bus s'y arrêtent.
Les lignes de bus sont représentées dans OSM par des relations, c'est-à-dire des objets qui sont des regroupements d'autres objets.

Une ligne de bus dans OSM sera une relation de type = route_master.
On lui ajoutera les autres tags suivants :

  • route_master = bus pour indiquer son mode de transport
  • ref = un nombre, pour indiquer le numéro de la ligne
  • operator = ..., pour renseigner l'entreprise qui fait rouler ces bus
  • network = ..., pour indiquer le nom du réseau
  • name = ..., pour indiquer le nom de la ligne

Dans cette relation ligne de bus, on mettra les objets OSM qui représentent les variantes de trajets de la ligne, ses parcours.
En général, on aura au moins le parcours de la ligne en sens aller et le parcours de la ligne en sens retour. On trouvera aussi parfois le parcours spécial du matin qui s'arrête devant l'école, ou le parcours spécial du jeudi qui passe dans une autre rue à cause du marché.

Les trajets sont aussi des relations, de type = route.
On leur ajoute les tags suivants :

  • route = bus pour indiquer le mode de transport
  • ref = un nombre, pour rappeler le numéro de la ligne
  • operator = ..., pour rappeler l'entreprise qui fait rouler ces bus
  • network = ..., pour rappeler le nom du réseau
  • name = ..., pour indiquer le nom du parcours
  • from = ..., pour indiquer le point de départ du parcours
  • to = ..., pour indiquer la destination du parcours
  • public_transport:version = 2. Ce tag technique sert à indiquer qu'on utilise le "nouveau" modèle de cartographie des transports en commun, qui a été approuvé par un vote de la communauté en 2010, et non le modèle historique, où les rôles dans la relation peuvent avoir un sens un peu différent.

Et dans cette relation trajet, on ajoute :

  • tous les arrêts, dans l'ordre où ils sont desservis
  • les routes empruntées par le bus, dans l'ordre, afin de reconstituer son itinéraire

Les arrêts platform, situés sur le trottoir, s'ajoutent dans la relation trajet avec le rôle platform.
Si vous avez créé également les arrêts stop_position, situés sur la route, vous pouvez les ajouter dans la relation trajet avec le rôle stop.

Ceci est bien sûr à faire pour toutes les lignes (ou plus précisément trajets de lignes) qui s'arrêtent à cet arrêt. Afin de trouver ces lignes dans OSM (et déterminer si elles existent déjà ou s'il faut les créer), il peut être utile de faire une petite recherche, par exemple avec Unroll.

À ce stade, on a donc des nœuds (platform, et éventuellement stop_position), qu'on met dans les relations (type = route), qu'on met elles-mêmes dans des relations (type = route_master)
schéma avec route et route_master

On peut également retrouver un autre type de relation, qui sert à modéliser les correspondances au niveau des arrêts.
Elle a alors les tags type = public_transport et public_transport = stop_area, et contient également comme membres les arrêts platform avec le rôle platform, et éventuellement les arrêts stop_position avec le rôle stop.
Ces relations sont surtout pertinentes pour modéliser les stations de métro ou les gares, afin que les utilisateurs de la donnée (tels que les calculateurs d'itinéraire) puissent savoir qu'une bouche de métro permet de rejoindre tel quai, ou que tel quai est bien en correspondance avec tel autre quai.
Elles sont cependant moins utiles pour les bus car les correspondances peuvent se déterminer par simple proximité géographique, donc je conseille de ne pas les créer. Mais on en retrouvera parfois dans les grandes gares routières ou lorsqu'un arrêt de bus est en correspondance avec une gare.

schéma avec tout les relations possibles. Vous reprendrez bien une petite relation avec votre relation de relations ?

En résumé, créez votre arrêt à côté de la route, ajoutez-le dans tous les trajets de bus qui passent là (type = route et route = bus), en vérifiant que ces trajets sont eux-mêmes dans une ligne de bus (type = route_master et route_master = bus), et vous avez fini ! Il ne vous reste plus qu'à faire la même chose avec l'arrêt de bus qui est de l'autre côté de la rue ;)

Félicitations, vous connaissez à présent les bases : vous pouvez comprendre les données déjà renseignées dans OSM et vous lancer sereinement dans la cartographie des bus autour de chez vous !

Vous rencontrerez encore quelques nouveautés au gré de votre cartographie : il vous faudra parfois couper les chemins pour bien représenter les tracés des lignes, vous devrez apprendre des nouveaux tags pour représenter les lignes spéciales comme les bus à la demande ou les bus scolaires, etc
Autant de sujets pour des nouveaux articles de blog qui restent à écrire ! En attendant, pour aller plus loin, je vous invite à vous plonger dans le wiki et à venir poser vos questions sur la liste de diffusion transport ou sur le forum !

Remarque : cet article est une petite réécriture d'un article de 2017 souvent repartagé. L'article initial mettait plus en avant les différences entre le modèle actuel (qu'on appelle "ptv2" dans le jargon) et le modèle historique ; ces distinctions n'ont plus grand sens aujourd'hui. Pour les nostalgiques, l'article initial reste bien sûr disponible.

sept. 01, 2020

Du GTFS à OpenStreetMap

Votre réseau de bus préféré a publié ses données en open data en GTFS et vous voulez les utiliser pour vérifier la complétude d'OpenStreetMap et voir ce qui peut être amélioré ? Voici quelques conseils pour se lancer !

GTFS WTF ?

Le GTFS est un format fréquemment utilisé pour décrire des données de transport. Il permet de définir les caractéristiques et la géographie du réseau, ainsi que ses horaires. Ce format est largement utilisé pour alimenter les logiciels et services de calcul d'itinéraire et d'information voyageur, mais aussi les outils de planification et d'amélioration du réseau. C'est donc tout naturellement sous cette forme que vous pourrez trouver les données des lignes et arrêts de bus publiées par votre opérateur ou collectivité.

Qu'est-ce que le GTFS ? Image CC-BY-SA Jungle Bus, issue de l'infographie https://junglebus.io/osm-puis-gtfs-ou-gtfs-puis-osm/

Un fichier GTFS se présente sous la forme d'un fichier zip contenant tout un tas de fichiers texte. Malgré leur extension, il s'agit en réalité de fichiers csv qui peuvent être ouverts dans votre logiciel de tableur favori (LibreOffice Calc, Excel, etc).
La documentation décrivant le contenu des fichiers, le détail des colonnes et comment les lier entre elles est disponible en ligne.

Afin de se faciliter la tâche, j'utiliserai ici non pas le fichier GTFS directement, mais un export réalisé avec l'outil GTFS geo. Il permet en effet de transformer un fichier GTFS en un ensemble de fichiers géographiques, plus adaptés pour notre mission du jour et qui s'importeront aisément dans la plupart des outils d'éditions d'OpenStreetMap.

capture d'écran de l'interface de GTFS geo

NB : Comme je le dis souvent, open data ne veut pas dire open bar, donc avant de commencer à modifier quoique ce soit, vérifiez que vous pouvez utiliser ces données pour enrichir OpenStreetMap.

étape 1 : les arrêts

L'étape la plus simple à réaliser est une comparaison des arrêts.

Ils sont dans le fichier stops.csv. Pour obtenir un résultat similaire à partir du GTFS, il faut changer l'extension du fichier en csv, renommer les colonnes stop_lat et stop_lon en latitude et longitude, et filtrer le contenu pour ne conserver que ceux qui ont un location_type = 0.

Je vous conseille de l'ouvrir tout d'abord dans un tableur pour estimer la qualité du nommage des arrêts (TOUT EN MAJUSCULE ? avec des abréviations ? etc). Regardez aussi si le stop_code ou le stop_id correspondent à un numéro visible sur les arrêts (par exemple un code pour obtenir aux prochains passages en temps réel à cet arrêt ?) : si c'est le cas, cela correspond à des données utiles à ajouter à OpenStreetMap.

aperçu des arrêts d'un GTFS exporté avec GTFS geo

Ensuite, il peut être intéressant de les afficher sur une carte pour un premier état des lieux (umap, QGIS ou tout simplement JOSM avec un fond OSM ou d'imagerie aérienne de qualité). Cela donne déjà un premier aperçu et peut permettre de détecter des erreurs grossières (des arrêts situés hors de la zone du réseau, voire en plein milieu de la mer).

aperçu des arrêts dans JOSM

Ce qui nous intéresse vraiment à ce stade est la précision du positionnement des arrêts sur la carte : les arrêts sont-ils situés plutôt sur la route, à coté de la route ou dans des bâtiments ?

aperçu des arrêts dans JOSM aperçu des arrêts dans JOSM

Il faut aussi vérifier la manière dont les arrêts sont modélisés : en effet, les arrêts du GTFS ne correspondent pas forcément à des arrêts tels qu'on peut les observer sur le terrain. On peut tout à fait avoir un unique arrêt GTFS pour les deux sens de circulation d'une ligne, même s'il correspond à deux abribus sur le terrain, ou à l'inverse plusieurs arrêts (un pour chaque ligne) pour représenter un arrêt de bus desservi par plusieurs lignes.

aperçu des arrêts dans JOSM

Bref, il faut passer un peu de temps à explorer les données pour identifier les petites surprises qui risqueraient de nous complexifier la tâche.

Une fois que nous sommes familiarisés avec les arrêts du GTFS, nous pouvons attaquer la comparaison avec OpenStreetMap. Pour cela, on peut par exemple charger le fichier des arrêts dans ce thème MapContrib. JOSM est également un très bon choix pour cette tâche.

aperçu des arrêts dans JOSM

Si ce n'est pas encore fait, je vous conseille au préalable de passer un peu de temps à uniformiser les arrêts déjà présents dans OpenStreetMap pour la zone. Sans cela, il vous sera peut-être difficile de répondre à des questions très simples comme "combien y a t-il d'arrêts de bus dans cette ville ?" en utilisant OpenStreetMap.
En effet, comme pour le GTFS, plusieurs modélisations sont possibles, autant sur le positionnement de l'arrêt (sur la route, ou à côté) que sur les tags : respectez donc les pratiques locales lorsqu'elles existent. Sinon, je recommande la modélisation suivante, qui est compatible avec la plupart des rendus et outils qui tirent partie des données transport d'OpenStreetMap : un arrêt est représenté par un unique objet, placé à côté de la route, avec les tags highway = bus_stop et public_transport = platform.

aperçu des arrêts dans JOSM

Après ce petit intermède de jardinage des données existantes, on peut s'attaquer à la comparaison et à l'enrichissement des arrêts d'OpenStreetMap à partir du GTFS.
Pensez à croiser les sources et à vous appuyer sur l'imagerie aérienne ou les photos de rue sous licence compatible ;)

Repérez aussi s'il y a des arrêts existants dans OpenStreetMap qui ne sont pas représentés dans les données open data (la navette gratuite mise en place par la mairie ou un autre réseau de transport que celui sur lequel vous travaillez).

Dans JOSM, vous pouvez utiliser le plugin todo pour constituer une liste d'arrêts et les vérifier dans l'ordre très rapidement.

Le plugin TODO de JOSM

Si les résultats des étapes précédentes sont plutôt bons (les données GTFS sont de bonne qualité, avec des noms propres et des positions précises et proches de la modélisation adoptée par OpenStreetMap), vous pouvez par exemple utiliser le plugin Conflation de JOSM pour passer rapidement en revue les différences.

Le plugin conflation de JOSM

Vous pouvez également créer une analyse Osmose : c'est un excellent outil pour réaliser des intégrations de données dans OpenStreetMap à partir d'une source open data. De plus, Osmose permet de travailler plus facilement à plusieurs et plus tard de suivre les évolutions apportées dans les données (autant GTFS qu'OpenStreetMap).

une analyse Osmose

Bref, à l'issue de cette étape, vous avez mis en qualité les arrêts de votre réseau : c'est déjà un bel accomplissement, félicitations ! Nous pouvons donc passer aux lignes !

étape 2 : état des lieux des lignes et parcours

L'édition des lignes de transport dans OpenStreetMap est réputée difficile, mais pas de panique : avec un peu de pratique et de méthode, ce n'est pas si dur !

Chaque ligne est constituée d'un ou plusieurs parcours, qui représentent les trajets effectivement suivis par les véhicules et les arrêts qui sont desservis dans l'ordre. Dans le cas général, on aura deux parcours pour chaque ligne (un pour l'aller et un pour le retour), mais de nombreuses exceptions existent : la ligne circulaire avec un unique trajet, la ligne en fourche avec 3 ou 4 trajets différents et réguliers, le détour du mercredi matin pour éviter la place du marché ou le détour tous les matins et tous les soirs pour passer devant le lycée, etc

Dans OpenStreetMap, chaque parcours sera représenté une relation de type = route. Cette relation contiendra les arrêts dans l'ordre et les rues et routes empruntées par le bus. Puis on regroupera tous les trajets d'une même ligne dans une relation de type = route_master.

Avant d'aller plus loin et de se pencher sur les données GTFS, je vous conseille, comme pour les arrêts, de passer un peu de temps à mettre en qualité les données déjà dans OpenStreetMap. En particulier, on ajoutera si nécessaire des tags sur les parcours et lignes pour indiquer le transporteur (operator) et le réseau (network) afin qu'on puisse différencier facilement les lignes de notre réseau et celles du réseau national de car ou des navettes de la mairie. On vérifiera également que chaque parcours est bien rattaché à une ligne (les relations route sont membres de relation route_master) sans quoi répondre à la question du nombre de lignes dans la ville risque d'être une opération difficile.

Pour cette étape, pensez à activer les validateurs JOSM Jungle Bus, qui vous indiqueront les choses à corriger dans les données existantes.

Activer les validateurs Jungle Bus de JOSM

Vous pouvez également retrouver la plupart de ces contrôles qualité dans Osmose. Jetez aussi un œil à la version bêta de Bifidus, qui vous permet de les mettre en valeur sur une carte sur une zone donnée.

Jettez un oeil à la version bêta de Bifidus

Regardons à présent les lignes et les parcours du GTFS.

GTFS geo vous propose un fichier csv contenant les parcours. Une colonne indique la ligne d'appartenance et le nombre d'arrêts.

Aperçu des lignes et parcours

Dans le GTFS, vous obtiendrez la liste des lignes dans le fichier routes.txt. Pour trouver les parcours de chaque ligne, il faut utiliser le fichier trips.txt, filtré par route_id, et en ne conservant que ceux qui ont la même séquence d'arrêts (qu'on retrouve dans le fichier stop_times.txt).

En fonction de la complexité des lignes, il vous faudra peut-être faire des choix dans ces parcours : on peut toujours dans un premier temps se concentrer sur les parcours les plus réguliers (le trajet le plus fréquent est plus pertinent à cartographier que la variante qui ne passe que le mercredi à 10h30).

La grille horaire de la ligne, lorsqu'elle est disponible, offre une visualisation des différents trajets assez efficace et peut-être utile pour identifier ceux que l'on souhaite cartographier et ceux qu'on se garde pour plus tard.

Aperçu des lignes et parcours

À partir de tout cela, vous devez avoir une première vision du nombre de parcours et de lignes déjà existants dans OpenStreetMap et à compléter, ainsi que de ceux à créer entièrement.

Pour suivre votre avancement, je conseille d'initier une page de wiki, pour avoir une liste cible des lignes et parcours et mesurer l'avancement. La page suivante peut vous servir de modèle si vous n'êtes pas familiarisé avec la syntaxe du wiki.

Un tableau d'avancement dans le wiki

Cette page de wiki est également le bon endroit pour rappeler les bons tags à mettre sur les lignes (pour uniformiser les tags operator et network par exemple) et la manière de cartographier les arrêts.

Bref, à l'issue de cette étape, vous avez une vision d'ensemble sur votre réseau : les lignes et parcours existants et ceux qui sont à créer. Nous allons à présent regarder en détail chaque parcours un par un et le compléter.

étape 3 : les parcours et leurs arrêts

Prenons donc un parcours : dans GTFS Geo, chaque parcours est associé à un fichier geojson, qui comprend les métadonnées, les arrêts et le tracé du trajet.

Dans le GTFS, vous obtiendrez les métadonnées des trajets en fusionnant les informations des fichiers routes.txt et trips.txt en utilisant la colonne route_id pour raccrocher chaque trajet à sa ligne. Les trajets présents dans trips.txt ont une notion d'horaire et de calendrier associés, donc il vous faudra sans doute au préalable choisir un trajet représentatif unique. La liste des arrêts du trajet est disponible dans le fichier stop_times.txt en utilisant le trip_id pour filtrer. Enfin, il vous faudra également utiliser le stop_id pour retrouver dans le fichier stops.txt le nom et les coordonnées de ces arrêts.

Vous pouvez donc ouvrir le fichier geojson dans JOSM pour visualiser un parcours.

Un parcours dans JOSM

Il vous faut alors reprendre la relation du parcours associé ou à la créer si nécessaire à partir des infos fournies par le GTFS. N'oubliez pas de mettre cette relation de parcours (type=route) dans la relation de ligne (type=route_master) associée.

Puis, en suivant le geojson, il n'y a plus qu'à retrouver les arrêts (déjà créés dans OpenStreetMap à l'étape 2) et à les ajouter, dans l'ordre où ils sont desservis dans la relation.

Ajouter les arrêts dans la relation avec JOSM

Enfin, avant de passer au parcours suivant ou à l'étape suivante, n'oubliez pas de mettre à jour le wiki avec votre avancement.

Avancement des arrêts sur le wiki

étape 4 : les tracés des parcours

En complément des arrêts de chaque parcours, on souhaitera également ajouter le tracé, qui se matérialise dans OpenStreetMap par la suite des rues empruntées par le bus.

Dans GTFS Geo, ce tracé est présent dans le fichier geojson de chaque parcours. Le tracé est une information facultative dans le GTFS : lorsqu'elle n'est pas fourni, le geojson contiendra uniquement des lignes droites reliant les arrêts dans l'ordre.

Un parcours dans JOSM

Dans le GTFS, vous obtiendrez les éventuels tracés des trajets dans le fichier shapes.txt. Il s'agit d'une suite de points qu'il vous faudra relier. Vous pouvez faire le lien entre le tracé et le trajet GTFS en utilisant la colonne shape_id des fichiers shapes.txt et trips.txt. Le fichier shapes.txt est facultatif. S'il n'est pas fourni, à vous de retrouver le chemin emprunté par le véhicule entre les arrêts !

Pour ajouter ce tracé dans OpenStreetMap, ouvrez la relation du parcours, puis sélectionner une à une les rues et les ajouter à la relation.

Si vous avez beaucoup de parcours ou des lignes particulièrement longues, je vous invite à tester quelques plugins JOSM :

  • PT Assistant et son assistant de routing. Ce plugin est par ailleurs indispensable pour cartographier des lignes de transport dans JOSM : il ajoute de nombreux tests de qualité et facilite la visualisation des objets importants. L'essayer, c'est l'adopter !
  • Relation Toolbox, qui permet d'accélérer l'ajout de plusieurs objets dans une relation

Le plugin PT Assistant

PT Assistant permet (entre autres) de visualiser beaucoup plus facilement le parcours de bus sélectionné, ses arrêts, leur ordre ainsi que le tracé.

Et enfin, lorsque c'est fait, le wiki est à mettre à jour en conséquence comme pour les arrêts.

Avancement des tracés sur le wiki

étape 5 : profitez !

Vous avez créer tous les arrêts puis toutes les lignes et tous les parcours, et enfin ajouté les arrêts et rues dans tous ces parcours ? Félicitations !

Vous pouvez maintenant à présent retrouver ces données sur les rendus transport d'openstreetmap.org (il y a parfois plusieurs jours de décalage, soyez patients).

Avancement sur fond transport

Le détail des informations de chaque ligne est également explorable depuis Unroll :

Unroll, pour visualiser le détail d'une ligne

Jetez aussi un œil à l'application mobile OSMAnd, qui permet également de naviguer dans ces données de transport et même de calculer des itinéraires en bus !

Et ce n'est pas tout, les sites ou applications qui utilisent les données de transport d'OpenStreetMap sont de plus en plus nombreux : jetez un oeil à la page de wiki qui les référence pour trouver encore plus de choses cools à faire avec ces nouvelles données !

mars 16, 2020

Cette année, j'ai lu ou relu

Beaucoup de choses ont changé dans ma vie au cours de l'année passée, sur le plan professionnel d'abord mais aussi sur le plan perso.
Parmi les points positifs, j'ai retrouvé un peu de temps pour lire, chose que je ne faisais plus depuis quelques temps.

Voici donc, un peu en vrac, quelques livres ce que j'ai lu ou relu, quelques citations, ce qui m'a plu et ce que j'ai moins aimé.

Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, de Philip K. Dick

Republié de nos jours sous le titre "Blade Runner", ce qui reste un mystère pour moi tant le titre original me semble avoir tellement plus de sens.
Un grand classique de la SF paru dans les années 60. Les humains qui le pouvaient ont fui la Terre et se sont installés dans des colonies extraterrestres où ils sont servis par des androïdes. Mais l'histoire se déroule bien sur Terre, où on suit à la fois un chasseur de prime chargé de traquer des androïdes qui se sont échapés des colonies et un "spécial", un humain devenu un peu simplet car trop irradié. Toute l'histoire tourne autour de ce que permet de différencier le vivant du robot. Il est beaucoup question d'empathie et mais aussi et surtout ... des animaux : le héros complètement obsédé par l'idée de s'acheter un vrai animal alors qu'il n'en existe quasiment plus, les animaux électriques plus vrais que natures que les humains s'achètent, une araignée à qui on arrache les pattes pour la torturer, et les mouches électriques pour nourrir le crapaud électrique de la scène finale ...

Shangri-La, par Mathieu Bablet (Une bande dessinée)

La Terre est devenue inhabitable et les hommes vivent à présent dans une station spatiale gérée non pas par un État mais par une entreprise.
Je n'ai pas aimé le dessin (très anguleux surtout au niveau des visages), même si je reconnais que les passages dans l'espace sont vertigineux et vraiment magnifiques. Mais il y a beaucoup de choses dans cette histoire : du consumérisme, du racisme et de l'exclusion des minorités, de la publicité (très présente), de la propagande pour contrôler des foules, la folie des grandeurs des hommes, etc une publicité

Une des nombreuses publicités dans la station

Ravage, de René Barjavel

Je me rappelle très bien du moment où je l'ai acheté il y a de nombreuses années déjà. Je l'ai cherché un moment au rayon science-fiction sans le trouver. Le libraire m'a alors indiqué qu'il se trouvait au rayon "classiques de la littérature française".
Avant de le relire cette année, je ne me rappelais pas de grand chose de l'histoire mais il m'avait laissé le souvenir poignant d'un récit d'effondrement, avec des hommes démunis et tous nus (littéralement) sans la technologie, de la panique, et du feu, partout.
J'avoue avoir été déçue et je regrette presque de l'avoir relu. À présent, j'en garde le souvenir d'une histoire extrêmement paternaliste et d'un regard froid et sombre sur l'humanité, le progrès et la résilience. Ça reste néanmoins toujours amusant de lire une vision du futur datant des années 60, avec ses bus suspendus et son industrie agroalimentaire chimique mais délivrée de l'horreur et du barbarisme de l'élevage ...

La nuit des temps, de René Barjavel

Celui-là aussi, je me souviens quand je l'ai acheté : c'était lors de mes vacances familiales d'été car il faisait partie des lectures au programme scolaire. Je me souviens du libraire me le tendant en me disant "ah oui, celui-là, il est bien".
Et en effet, déjà à l'époque, je l'avais dévoré et j'avais eu envie de lire d'autres ouvrages de Barjavel (dont Ravage). Je ne me souvenais en revanche pas que c'était également une histoire d'effondrement civilisationnel d'une part et d'autre part celle d'une communauté scientifique tentant de créer des biens communs mais rattrapée par la compétition entre les nations !
Malgré l'ambiance Guerre Froide qui transpire dans tout le bouquin ça reste une lecture agréable et un classique de la science-fiction (et sans aucun doute de la littérature française 😇 ). J'aimerais beaucoup en voir une adaptation au cinéma un jour.

Si j'étais Dieu..., de René Barjavel

L'Homme est mort.

"Pendant que Vous faisiez la Sieste. Vous avez eu tort, c'est une grave négligence : quand on est Dieu, il ne faut pas fermer l'oeil - il a fabriqué de plus en plus d'usines et de machines pour dévorer sa planète et les excréments de tous ces engins ont empoisonné son eau et son air, il a commencé à haleter et à mourir de faim, et depuis longtemps i se battait contre lui-même, les riches contre les pauvres et les riches contre les riches et les pauvres contre les pauvres, et les Noirs et les Jaunes contre les Blancs et les Blancs entre eux, alors il a délivré toutes les bombes qu'il avait entassées dans des trous, dans les montagnes, dans la mer, et elles ont éclaté partout, sur les uns et sur les autres, elles ont tout tué, tout ratatiné, tout cuit, non seulement l'homme, Dieu, mais toutes Vos autres créatures sur la Terre, l'éléphant et la fourmi, et les trois oiseaux qui restaient, et les deux arbres, tout." - extrait

J'ai eu un petit pincement de cœur pour les trois oiseaux, j'avoue.

Très surprenant dans la forme, on y retrouve l'auteur, à la fois dans son propre rôle (d'écrivain donc, à discuter de ce livre avec celui qui lui en a inspiré l'idée), mais aussi dans celui de Dieu recréant la Terre en mieux et de l'Homme qui profite de l'occasion pour demander des petits changements.
Parfois drôle, parfois très métaphysique, indubitablement farfelu ... Je l'ai trouvé dans une boîte à livre de ma commune alors que je relisais du Barjavel, et je l'y redéposerai surement.

Silo, Silo - Origines et Silo - Générations de Hugh Howey

Une de mes bonnes surprises de l'année, je n'avais pas lu quelque chose d'aussi bon depuis quelques temps !
Encore de la science-fiction post-apocalyptique, dans un univers que j'ai trouvé très immersif. Une intrigue assez simple finalement, mais très bien amenée au fil des découvertes des personnages, avec un niveau de suspense bien géré au fil des trois tomes. J'ai eu plus de mal sur le deuxième mais j'ai retrouvé avec plaisir les personnages principaux des deux premiers tomes dans le dernier ouvrage.

Watership Down, de Richard Adams

"Ce roman de Richard Adams s'est écoulé à plus de 50 millions d'exemplaires, touchant des générations de lecteurs à travers le monde; ce qui, en vérité, n'a absolument aucun sens pour des lapins."
- Postface du roman

Je n'avais jamais entendu parler de ce best-seller avant d'en commencer la lecture et il faut reconnaitre qu'il est étonnament captivant. On y suit un petit groupe de valeureux qui fuient la destruction de l'endroit qui les a vu grandir et qui affrontent moult périples pour retrouver un nouveau foyer et reconstruire une société heureuse. C'est complètement épique, ça parle d'héroïsme, de survie, d'entraide et de système politiques et sociaux. Avec des vrais lapins dedans.

Petit Guide Pratique, Ludique et Illustré de l'effondrement, d'Émile Bertier et Yann Girard (Bandes Détournées)

"Nous tenons à remercier chaleureusement les grandes compagnies pétrolières et gazières, les fabricants d'oléoducs, les propriétaires de Hummer, les passionnés de Jet-Ski, les amateurs de barbecue, les vaches et leurs flatulences, les bûcherons brésiliens, les industriels de la pêche en eau profonde, les tour-opérateurs et leurs flottes de navires de croisière, les touristes compulsifs, les fabricants d'écrans plats, les sites de streaming ... Bref tous ceux qui, de près ou de loin, mettent leur passion et leur expertise au service de l'effondrement de la civilisation thermo-industrielle. Sans eux, cette bande dessinée n'aurait jamais vu le jour."
- Préface

Une bande dessinée, mais un peu spéciale : les images sont celles de vieux comics américains libres de droits, réagencées et remises en dialogue avec grand humour par les auteurs. C'est très drôle et rafraîchissant, à consommer sans modération !

mai 05, 2019

Mes dons de l'année

C'est la période de l'année où il faut remplir sa déclaration d'impôts et donc où on se retrouve à farfouiller dans ses mails à la recherche de reçus fiscaux ! C'est pour moi l'occasion de prendre un peu de recul, et d'en profiter pour revenir sur les différents dons que j'ai pu réaliser ces derniers temps, un peu dans l'esprit du don du mois popularisé par Sam et Max il y a déjà quelques années.

Wikimedia France

Wikimédia France est l'association de soutien des projets Wikimédia en France. Et des projets Wikimédia, il y en a pas mal, de plus ou moins grande ampleur, comme Wikipédia bien sûr, mais aussi Wikimédia Commons (pour des images et des contenus multimédia libres), Wikidata (base de connaissances libre et collaborative de données structurées) ou encore des logiciels comme MediaWiki ou Kartotherian.

Même si j'ai en horreur les campagnes de pub que fait la fondation sur Wikipédia pour collecter des dons, j'utilise plusieurs de ces services et je n'y contribue quasiment plus (alors que j'ai eu l'occasion de le faire modestement auparavant) donc j'ai souhaité cette année soutenir le chapitre local par un don.

Framasoft

Framasoft est une association qui fait la promotion des logiciels libres, et tellement plus que ça ! Il y a quelques années, avant de passer entièrement sous Linux, j'ai été utilisatrice de son annuaire de logiciels libres et de sa clef USB pleine de logiciels libres portables. Et encore aujourd'hui, plusieurs de ses projets m'accompagnent au quotidien : Framapad, Framadate ou encore Framabag. Les ambitions portées par cette association (notamment dans son projet Dégooglisons Internet) sont une véritable inspiration dans mon modeste engagement de libriste. Vous pouvez vous aussi les soutenir en faisant un don

La mère Zaclys

La mère Zaclys est une petite association qui propose gratuitement des services numériques basés sur des logiciels libres et respectueux de la vie privée. J'utilise depuis maintenant plus d'un an leur service de mail, ainsi que leur nextcloud (pour la synchronisation de mon agenda, de mes contacts et de mes flux RSS principalement) et j'en suis très satisfaite. Si vous vous cherchez un CHATONS sympa je vous invite à jeter un œil à ce qu'ils proposent et à les soutenir.

OpenStreetMap

Enfin, évidemment, j'ai donné à l'association OpenStreetMap France, le chapitre local de la fondation OSM, la carte participative et libre du monde entier.

D'ailleurs, j'en profite pour rappeler que le don n'est qu'une des multiples manières de soutenir et de participer aux projets qui me tiennent à cœur : la contribution en temps et en actions concrètes produit au moins autant de valeur.

mars 17, 2019

Plus de bus avec OSMAnd

Aujourd'hui, je vous propose une petite revue des fonctionnalités de l'application mobile OSMAnd autour des bus. En effet, l'application basée sur OpenStreetMap qui fait tellement de choses qu'on a du mal à dénombrer le nombre de fonctionnalités a également quelques atouts intéressants sur le sujet des transports en commun.

En farfouillant dans les options, on peut trouver de quoi configurer la carte, par exemple pour afficher les arrêts (pratique quand on cherche l'arrêt le plus de soi) ou encore les différentes lignes.

activer des couches pour visualiser les bus dans l'appli

Un clic sur un arrêt permet assez naturellement de visualiser les lignes qui s'y arrêtent :

lignes à un arrêt

Le détail d'un arrêt nous donnera plus d'info sur les équipements (banc, abri) mais aussi sur le détail des lignes (pour éviter de prendre sa ligne dans le mauvais sens par exemple) .

détail d'un arrêt

En cliquant sur une ligne, on peut visualiser son trajet, et naviguer entre ces différents arrêts.

détail d'une ligne

Enfin, mais c'est plus expérimental, on peut calculer des itinéraires en transport en commun

calcul d'itinéraire

Même si on est assez loin d'une utilisation aussi ergonomique et aboutie qu'avec les applications d'information voyageur habituelles, on a de quoi visualiser la plupart des informations utiles sur les bus autour de soi. Une raison de plus s'il en faut pour se motiver à contribuer les lignes de transport en commun dans OpenStreetMap ;)

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