04 avril 2014
Précédemment, je vous ai traîné derrière moi dans ma cartographie OSM
de la gare routière de
Boissy-Saint-Léger.
Pour le moment, nous avons ajouté les arrêts de bus et quelques objets
simples. Le but est maintenant d'indiquer quelles lignes de bus
desservent ces différents arrêts.
Tout d'abord, un petit rappel théorique (très court, très simple, promis
!) :
EDIT 2017 : j'ai depuis rédigé un article détaillé sur comment bien cartographier des lignes de bus, n'hésitez pas à consulter cet article plutôt
Une ligne de bus est composée de différents parcours (notamment le
parcours aller, et le parcours retour, et parfois d’autres).
On retrouve cette hiérarchie dans OSM.
La ligne est un objet “relation” dans OSM. Il possède les attributs
suivants :
- type = route_master
- route = bus
- puis des attributs qui la décrivent, comme from, to, ref,
operator, etc
Les membres de cette relation sont les parcours de la ligne, qui sont
eux même des objets « relations », avec les attributs suivants :
- type = route
- route = bus
- et des attributs qui la décrivent

exemple avec une ligne que je cartographie plus tard (dans l’article
suivant :p).
Cette relation regroupe
- les arrêts de bus qui sont desservis
- les routes (objets de type way) empruntés par le bus
Et dernière subtilité, que j'ai justement découverte pendant que je
cartographiais les lignes de bus qui passent à Boissy : les relations
sont ordonnées, il faut donc mettre les arrêts de bus dans l'ordre !
Enfin, en cas de doute, le wiki fait foi :
https://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Key:public_transport
Donc en bref, on a une relation master, qui contient des relations, qui
elles-mêmes contiennent des arrêts de bus et des routes.
Passons maintenant à la pratique !
Je commence par le plus évident avec la ligne de Noctilien : le réseau
RATP est énormément plus avancé en terme de saisie dans OSM que le
“réseau OPTILE”, donc j'imagine que la relation existe déjà.
Un peu tour sur le wiki et bingo
: http://wiki.openstreetmap.org/wiki/WikiProject_France/Noctilien !
La relation "master" de la ligne existe, et il y a également une
relation pour le sens Paris-Boissy. Il me faudra créer uniquement le
sens Boissy-Paris.
Là encore, commençons par le plus simple : ajouter mon arrêt de bus à la
relation existante, c'est-à-dire indiquer que mon arrêt permet
d'emprunter la ligne de Noctilien dans le sens Paris-Boissy.
J'ouvre l'éditeur iD car je sais qu'on peut ajouter assez facilement une
relation sur un nœud avec. Malheureusement, là, c'est la déconvenue : ma
relation existante ne remonte pas dans la liste des relations
disponibles donc impossible de faire quoique ce soit …
J'essaye avec JOSM : je re-télécharge ma zone autour de la gare. Je
télécharge ensuite ma relation.
Puis, je sélectionne l'arrêt à ajouter et je clique sur "modifier la
relation". Là, on me propose d'ajouter l'objet sélectionné (l'arrêt de
bus) à la relation :
Au moment d'envoyer ça sur OSM, j'ai plein d'avertissements que je ne
comprends pas :(
Je ne pense pas avoir fait d'erreurs, je valide quand même et je vais
regarder dans iD : tout va bien
Bon, ce n'était pas super intuitif, mais j'ai trouvé toute seule, donc
je m'en tire à bon compte...
J'ai fait le sens aller (l'arrêt est sur la ligne Noctilien N32, dans le
sens Paris – Boissy), il reste donc le sens retour. Il va donc falloir
que je crée la relation du sens retour, car elle n'existe pas encore !
Créer une relation est étonnamment facile dans iD, c'est fait en
l'espace de quelques secondes.
En revanche, pas moyen de trouver comment assigner une relation parente
(pour dire que ma nouvelle relation N32 Boissy - Paris appartient à la
relation "master" ligne N32).
Retour dans JOSM donc !
Je mets à jour les données OSM (pour ne pas avoir de conflit au moment
où je vais pousser mes modifications), je sélectionne ma relation fille
et je clique sur modifier ma relation parente, j'ajoute et j'envoie à
OSM.
Petit tour dans ID sur ma relation parente pour vérifier :
J'en profite pour faire un tour sur le wiki et indiquer que j'ai créé la
relation sens retour.
J'ai galéré plus que je ne l'imaginais, mais maintenant que j'ai la
méthode, l'affaire est dans le sac, il ne reste plus qu'à dupliquer !
Un peu de méthode, tant que je suis sur le wiki, je vais commencer par
là.
Je créée donc la page de wiki du réseau SETRA :
https://wiki.openstreetmap.org/wiki/WikiProject_France/Bus_SETRA
Je duplique le contenu depuis une autre page décrivant un réseau de bus
de banlieue et je modifie uniquement ce qui m'intéresse, à savoir :
- le paragraphe descriptif sur les attributs : il faut indiquer le bon
réseau (network) et le bon transporteur(operator)
- le gros tableau qui contient les relations des différentes lignes.
Je n'ai que trois lignes, c'est donc assez rapide.
J'avoue que je suis bluffée par ce que je vois dans le tableau décrivant
les lignes (et je ne suis pas mécontente d'avoir déjà quelques bases sur
la syntaxe MediaWiki, car sinon, comprendre et éditer le tableau
pourrait représenter une difficulté supplémentaire ...)

Il y a des outils de saisie assez malins :
Si j'écris {{Relation|3315207|Brie-comte-Robert Piscine → Créteil
Préfécture|tools=no}}, cela va afficher un lien vers la relation
correspondante.
Le modèle BrowseLine permet d'afficher en plus quelques liens vers des
outils de contrôles des relations. Je vous en présenterai quelques-uns
plus en détail dans l’article
suivant.
Bref, le wiki est donc particulièrement adapté pour consigner mon
avancement.
Une fois ma page initialisée, je peux créer mes relations.
Je lance iD, je sélectionne un arrêt, je l'ajoute à une nouvelle
relation. Je crée ma nouvelle relation bus X, sens 1. En revanche, je
n'ai pas trouvé comment ordonner les membres d'une relation dans iD,
donc un passage par JOSM s'impose derrière ...
J'envoie sur OSM et je rajoute l'identifiant de cette nouvelle relation
dans le wiki :
Magnifique !
Bon, je laisse tomber iD et je passe sur JOSM pour aller un peu plus
vite dans la création de mes différentes relations (route master, puis
sens 1 et sens 2).
Ultime étape :
Ajouter la voie de bus de la gare routière à mes différentes relations
(pour indiquer les bus de toutes ces lignes empruntent cette voie).
C’est assez simple, il suffit de sélectionner ma route et de l’ajouter à
ma relation, exactement comme pour les arrêts de bus.
Et voilà, OSM sait tout sur la gare routière de Boissy :)
Mais il serait frustrant de s'arrêter là, j'ai maintenant tout ce qu'il
faut pour cartographier entièrement ces lignes de bus que je viens de
créer : ce sera l'objet de l'article suivant
!
24 mars 2014
Je trouve qu'il y a étonnamment peu de récit de ce genre sur le net,
donc aujourd'hui, je vous propose un retour d’expérience sur la
cartographie, dans OSM, d'une gare routière, puis des lignes de bus qui
y passent.
Premier article : une gare routière et ses arrêts de bus
Deuxième article : une gare
routière et quelles lignes s'y arrêtent
Troisième article : on prend
le bus à la gare de routière, et on cartographie carrément toute la
ligne
Ceci n'est pas un tutoriel, mais uniquement un retour d'expérience !
Un peu de contexte tout d'abord : Boissy-Saint-Léger, ville du
Val-de-Marne (94) possède un pôle multimodal : on y retrouve, entre
autres, la gare RER (terminus de l'axe sud-est du RER A) et une gare
routière où passent près d'une dizaine de lignes de bus urbaines et
interurbaines, opérées par les transporteurs RATP, STRAV, SITUS et
SETRA.
Avant mon intervention, la gare routière n'est représentée que par un
unique arrêt de bus.
Autant dire qu'il y a du boulot ...
Étape 1 : le terrain
Même si je passe tous les jours à cet endroit, je ne vais pas le
cartographier de tête … Donc un repérage sur le terrain s'impose.
Là, plusieurs méthodes existent : certains prennent énormément de photos
ou des vidéos panoramiques, certains notent tout sur papier, etc
Pour cette fois, j'opte pour la trace GPS.
J'utilise pour cela l'application OSMTracker for Android TM de mon
smartphone low cost :
- J’active le GPS de mon téléphone, je lance l'appli, je démarre une
nouvelle trace.
- J'attends un peu que le GPS soit prêt et m'offre une géolocalisation
suffisamment précise, et je commence à parcourir la gare routière.
- Lorsque je passe devant un élément que je veux ajouter dans OSM, je
l'indique sur l'application : arrêt de bus, poubelle, banc, horloge,
etc
Premier arrêt de bus, ok, tout va bien, je me mets une note : c'est le
bus J2 qui s'arrête là.
Deuxième arrêt, ok, c'est la ligne 5. etc
Aïe, quatrième arrêt, pas la moindre indication : un abribus sans rien
écrit dessus. En terme d'info voyageur et de signalétique, on peut mieux
faire !
Mais c'est là qu'intervient la fameuse connaissance du terrain (local
knowledge) tant vantée des défenseurs d'OSM : comme je passe à cet
endroit tous les jours, je sais que c'est l'arrêt desservi par la ligne
12. Je me note mentalement de regarder demain le sens, car je n'ai
jamais pris cette ligne, je ne sais donc pas dans quelle direction va le
bus qui s'arrête là...
Je continue, jusqu'au huitième arrêt de bus, et j'arrête mon
enregistrement GPS ! Ça tombe bien, les gens commencent à me regarder
bizarrement en se demandant ce que je fais …
Étape 2 : la saisie “facile”
De retour chez moi, je transfère la trace GPS sur mon ordinateur.
Je lance ensuite l'éditeur de données JOSM, qui est particulièrement
adapté à ce type de saisie.
Je télécharge les données OSM déjà existantes pour les alentours de la
gare, je charge ma trace qui s'affiche alors également à l'écran, puis
j'affiche l'image satellite Bing, histoire d'avoir quelques repères
visuels.
C'est assez déroutant, les images satellite au zoom max sont très
anciennes et ne correspondent pas du tout à l'état actuel de la gare
routière (le pôle multimodal a été refait à neuf en 2009), tandis qu'à
un zoom moins important, on a bien notre gare routière telle que je la
vois tous les jours … Mais il suffit de ne pas trop zoomer pour
retrouver ses petits.
C'est parti !
Je commence par ce qui me tient le plus à cœur : les arrêts de bus !
En me basant sur l'image satellite (l'ombre des abribus est très
visible) et sur ce que j'ai récupéré avec mon smartphone, j'ajoute mon
premier arrêt de bus.
highway = bus_stop
Il est abrité et possède un banc donc j'ajoute les attributs
shelter = yes
bench = yes
Puis là, CTRL+C, CTRL+V pour les 7 autres car ils ont tous les mêmes
caractéristiques.
Pour que ça soit complet, il faudrait que j'indique quelles lignes
s'arrêtent à ces abris, mais c'est une étape légèrement plus délicate,
qui fera l'objet d'une seconde saisie (dans l'article suivant).
À la place, j'ajoute un attribut note avec comme valeur les lignes,
ainsi que les directions quand je les ai.
J'ai également noté que les abribus avaient tous un panneau indiquant un
nom de quai. Un peu étrange comme terminologie mais soit … J'ajoute donc
également un attribut ref avec comme valeur le nom du quai (de A à I)
Ensuite, j'ajoute les deux bancs qui se situent sur les côtés (amenity
= bench) ainsi que l'horloge (amenity = clock).
Il y a aussi deux poubelles, mais pas moyen de me rappeler de l'attribut
à utiliser.
Je commence à faire des recherches dans le wiki, mais ça n'est pas
immédiat.
Heureusement, je me souviens que j'ai mappé il y a quelques mois une
poubelle dans une rue à proximité de la gare. Je vérifie le valeur de
l'attribut (amenity = waste_basket), et voilà !
Il ne reste plus qu'à envoyer tout ça dans OSM.
Quelques instants plus tard, je retourne sur la carte pour voir un peu
ce que ça donne. C'est finalement un peu décevant : au lieu d'un unique
picto pour représenter la gare routière, on a maintenant 7 pictos tous
serrés (le huitième ne s'affiche qu'au zoom max car il est trop proche
de la sanisette …) et un peu moches. Mais bon, il parait qu'”on ne
cartographie pas pour le rendu” !
Étape 3 : retour sur le terrain et corrections en conséquence
Le lendemain, je regarde avec un peu plus d'attention le ballet des bus
pour noter où s'arrêtent ceux que je n'ai jamais pris.
Je retrouve ainsi les directions de mon bus 12 et surprise : un arrêt
que je n'avais encore jamais remarqué !
C'est un simple poteau, là où les autres sont des abris, et le bus 6
(dont je n'avais jamais entendu parler avant ...) s'y arrête.
Hop hop hop une seconde saisie pour ajouter tout ça et le tour est joué
!
J'ajoute également la route empruntée par le bus (qui est une voie
réservée aux bus), et voilà, on a quelque chose d'assez proche de la
réalité :
La suite, dans l’article
suivant !
21 déc. 2013
Je me dégage de mon siège inclinable et sors de la voiture en actionant
la porte à ouverture pneumatique qui fait tant de bruit et me réveille
en sursaut toutes les heures environ, et je me dirige vers le couloir
permettant de changer de voiture. Je veux ouvrir les portes pour
rejoindre les toilettes de la voiture de derrière. Mais par la vitre de
ces portes, je vois une gare faiblement éclairée qui s'éloigne ..
wow, il est 4 heures du matin, je suis dans un Intercités de nuit et je
suis complètement déphasée : le reste du train a été largué une bonne
heure auparavant.
Comment me suis-je retrouvée dans cette situation ?
Flashback : 11 heures plus tôt
Je suis au boulot, je vérifie une dernière fois dans mon calendrier
l'évènement créé par Capitaine
Train (l'agence de
voyage en ligne qu'elle est bien !). Mon train est dans cinquante
minutes.
Un petit SMS à mon acolyte qui doit être sur le départ également, pour
lui déconseiller de prendre la ligne de métro 10, dont le trafic vient
tout juste de reprendre après une longue interruption.
Un petit coucou aux collègues et je vais prendre mon bus, direction la
gare d'Austerlitz.
Et là, c'est le drame ... Le trajet dure habituellement une petite
quizaine de minutes, mais là, ça ne roule pas ! Au bout d'une
demi-heure, on arrive péniblement à la gare de Bercy. Génial, à pied, je
serais arrivée avant ! Je commence à paniquer, d'autant plus que mon
acolyte est également en galère avec le métro.
Ça ne s'arrange pas, j'aurais dû descendre à Bercy et finir à pied. Je
craque d'ailleurs à gare de Lyon, mais il est déjà trop tard, je suis en
conversation avec mon acolyte, et j'entends dans le téléphone le message
de départ du train ...
Ok, j'ai donc raté mon train. Et c'est une première !
Mais ça tombe bien, je suis à la gare de Lyon, je vais donc pouvoir
faire le nécessaire facilement pour continuer mon voyage.
Déjà, c'était un trajet en deux étapes : d'abord un TGV jusqu'à
Brive-La-Gaillarde, puis un TER jusqu'à ma destination.
Je me dis que je peux annuler la deuxième partie de mon voyage : le TER
Brive vers Rodez, vu qu'il est dans 4 heures ...
Direction une borne. Aïe, j'avais oublié que c'était un départ de
vacances, y a des gens partout !!
Bref, je fais la queue, je tripote un peu tous les boutons. Je finis par
retirer mes billets, c'est le seul truc que j'ai réussi à tirer de la
borne.
Heureusement, je peux faire le choix de ne retirer que les miens, alors
que j'ai acheté ceux de mon acolyte en même temps : il n'a pas raté le
train, mais s'il avait retiré mon billet et était parti avec, j'aurais
été bien embêtée ...
Bon, stop, faisons une pause et réfléchissons un peu : qu'est-ce que je
fais ici ? Qu'est ce que je cherche à faire ?
1) me faire rembourser une portion du trajet (parce que ça coute quand
même un peu cher)
2) trouver un autre billet pour Rodez d'ici demain midi, si possible
abordable ...
Retour à la borne, pour tenter de me faire rembourser ma deuxième partie
de trajet.
Mais là, pas moyen. Ça me rappelle ce tweet très à propos :
je viens d'acheter BORNE SNCF SIMULATOR, j'suis bloqué au niveau 56,
je dois échanger 1 billet en moins de 25 minutes

— Babor (@baborlelefan) February 6,2014
- Je me dis qu'il vaut mieux que j'aille au guichet.
- Direction les guichets. Nouveau système (ptet pas si nouveau, ça fait
- longtemps que je ne suis pas allée au guichet ...), il faut prendre un
- ticket.
- Il m'indique : "il y a 73 personnes devant vous, temps d'attente estimé
- 42 minutes". Merci de le préciser, avec tous les gens qu'il y avait
là, j'aurais plutôt estimé une heure et demi !
Je m'approche d'un agent SNCF, qui a l'air de s'ennuyer royalement et
lui demande innocemment, en montrant ma carte Grand Voyageur : "dites, y
a pas un guichet spécial pour ceux qui ont la carte ?"
"Ah non madame désolé, c'est seulement pour ceux qui ont la carte Grand
Voyageur plus plus !"
Mouais, je pense pas que ça existe mais admettons, je vais faire la
queue.
Après vérification, il y a bien un guichet spécial Grand Voyageur à Gare
de Lyon, et il n'y a pas de programme de fidélité qui ressemble à Grand
Voyageur ++. Merci.
Là, j'ai un petit moment de doute. J'ai acheté mon billet dans l'agence
de voyage qu'elle est
bien, et je vais
demander à la SNCF de me rembourser un billet que je ne lui ai pas payé
directement : est-ce que ça va fonctionner ? J'ai envie de consulter le
site de Capitaine Train, mais mon smartphone low cost n'est pas de cet
avis.
[Ceci dit, pour ceux que cette question taraude autant que moi, la
réponse est : la SNCF rembourse si le montant est inférieur à 5 euros.
Sinon, il faut effectivement s'adresser à Capitaine Train]
Comme 40 minutes, ça fait long, je retourne pianoter sur la borne.
J'attaque la partie 2 de mon plan : me trouver un autre billet pour
aller à Rodez.
C'est amusant comme c'est étonnamment conçu une borne : je choisis ma
destination, mon horaire, si je veux un siège inclinable, une place côté
couloir, etc et enfin, je vois s'afficher le prix !
Je me demande si le fait de devoir faire tous ces choix avant d'avoir le
prix est juste une erreur de conception, ou si c'est fait exprès pour
que tu prennes n'importe quel billet, juste parce que t'as la flemme de
cliquer sur "tout annuler", et de recommencer avec un autre train pour
savoir lequel est le moins cher ...
Bref, je réfléchis : je le prends, je le prends pas ?
C'est un train de nuit, je vais arriver très tôt à Rodez : mes hôtes
pourront-ils venir me chercher ? J'hésite.
Derrière moi, les gens me pressent et s'impatientent de manière fort
incivique. Tant pis, je cède à la pression sociale et je le prends. Au
pire, je me le ferai aussi rembourser au guichet, au point où j'en suis
...
Mon billet sera sur ma carte voyageur, la borne m'imprime le mémo.
J'avais choisi un siège côté couloir, je suis côté fenêtre : non
seulement on me force à choisir tout un tas d'options sans intérêt avant
de m'afficher le prix, mais en plus on n'en tient pas compte. Mais
pourquoi y a pas des bornes Capitaine
Train dans les gares ?
Bref, mon tour vient enfin.
J'explique donc ma mésaventure au guichetier : j'ai raté mon TGV pour
Brive, j'aimerais me faire rembourser mon TER Brive-Rodez.
Il me regarde avec un air peiné. Puis il me lâche enfin : "ça va pas
être possible, vous n'avez qu'un seul billet pour les deux"
Ah. Ça explique pourquoi je ne trouvais pas cette option sur la borne.
"Mais attendez" me dit-il en retournant mon billet. "Votre billet est
échangeable avec une retenue le jour du départ"
"Même après le départ"
"Ben oui, le jour du départ"
Ah ah, la chance tourne en ma faveur. Je lui dit que je vais prendre
cette option.
"Bon alors, à quelle heure voulez-vous partir ?"
"Ben, je viens de prendre un billet pour le train de nuit"
"Parfait, je vais vous échanger votre billet initial contre un billet
dans le train de nuit, puis je vais vous rembourser le billet que vous
avez pris à la borne"
Ok, alors autant mes expériences avec la borne étaient déprimantes,
autant je sens que je vais bien m'entendre avec le monsieur du guichet
!
Je lui paye les frais d'échange et lui donne mon billet. Il gribouille
des choses dessus, puis là, retournement de situation non prévu :
"le train est complet, je ne peux pas vous faire un billet pour ce
train-là. En fait, vous avez pris la dernière place, à la borne"
Noooon !
"Il ne reste qu'une seule solution : je vous rembourse d'abord votre
billet pour le train de nuit que vous avez pris à la borne, puis je vous
échange votre premier billet contre la place dans le train de nuit que
vous venez de libérer"
Balèze hein, le monsieur du guichet !
"mais c'est pas sûr que ça va marcher, quelqu'un pourrait prendre la
place que vous aller libérer avant que j'ai fini la manip'"
Du coup, on prend un peu de temps pour étudier les autres solutions (les
trains du lendemain matin).
Puis, c'est parti, on lance le tour de passe-passe !
Il me rembourse mon billet.
Puis il procède à l'échange et bingo, ça fonctionne ! Je viens donc de
me faire rembourser un billet de train acheté 20 minutes plus tôt afin
de racheter très exactement le même billet !
Il m'imprime mon nouveau billet et je le remercie chaleureusement.
Fin de l'épisode guichet.

Bon, là, petit intermède puisque le train est dans 3 heures.
J'arrive finalement à la gare d'Austerlitz avec près d'une heure
d'avance (pas question de rater celui-là !).
Et là, grosse suprise, le train est à quai et l'embarquement a déjà
commencé. Ça me change des TGV Marseille-Paris où la voie est indiquée 5
minutes avant le départ !
C'est (presque) un bi-tranche divergeant : une grosse partie du train
est en direction de Toulouse alors que l'autre va à Albi. Il faudra que
je reste éveillée pour assister au décrochage des voitures et à la
séparation !

Je me retrouve finalement sur mon siège inclinable, fort épuisée par ces
mésaventures.
Je m'endors donc, et me réveille périodiquement, à chaque fois que
quelqu'un actionne la porte pour se rendre dans les toilettes qui sont
dans la voiture de derrière. Fait amusant, à chaque fois que je me
réveille, sur l'écran de ma voisine (qui se reflète assez bien dans la
vitre), je vois Jim Carrey en train de copuler avec un autre gars ... y
a des jours comme ça, où le sort semble s'acharner sur moi ...
Enfin voilà, c'est comme ça que je me suis retrouvée, la main sur la
poignée de la porte de ma voiture, à regarder une gare de province
s'éloigner par la fenêtre, en me demandant où étaient passés les
toilettes ...
11 déc. 2013
Aujourd'hui, je suis à Perpignan, chez mon acolyte, pour une journée
sportive (comme quoi, tout peut arriver …)
Et ça commence fort, le samedi matin vers 7 heures, où nous prenons le
train pour aller à
Banyuls-sur-mer.
Nous nous dirigeons vers une borne pour acheter un billet. Je crois que
j'aurais dû laisser mon acolyte faire, parce que visiblement, les bornes
SNCF et moi, c'est pas trop ça …
Bref, nous ne retrouvons pas le train que nous avions prévu de prendre
(nous avions regardé les horaires la veille) : le train Intercités de
nuit qui s'arrête dans cette gare.
Le guichetier nous indique qu'on n'a qu'à monter et voir directement
avec le controleur, de toute façon, le train arrive …
Nous montons, parcourons quelques voitures, puis nous installons
finalement sur un siège inclinable. Quelques minutes plus tard, notre
arrêt est là. Pas l'ombre d'un agent SNCF à bord de ce train, nous
venons de faire un voyage aux frais de la princesse SNCF. Pourtant, on
était plein de bonne volonté, tant pis !
À Banyuls-sur-mer, nous profitons pour faire une petite plongée à Cap
l'Abeille, 22 mètres et 42 minutes. Très sympathique, bien que j'aie
fini ma bouteille !
mon acolyte, plongeur émérite et photographe, m'a immortalisée sous
l'eau (avant que je ne finisse ma bouteille :p).
- Après l'effort, le réconfort, nous nous réchauffons soigneusement et
- savourons un bon thé à la menthe, puis un repas qui tient bien au corps,
- car l'après-midi, c'est rando ! C'est inédit pour mon acolyte également
- nous allons faire le sentier des douaniers, entre Banyuls-sur-mer et
Port-Vendres.
La première difficulté consiste à trouver le départ du sentier. Les gens
que nous croisons sont des touristes et sont peu au courant ; nous
rentrons finalement dans un restaurant, qui nous renseigne et nous lâche
un “bon courage !” lorsqu'on nous partons. On aurait dû se douter de
quelque chose …
Nous commençons notre ballade. Les paysages sont magnifiques (comme
souvent sur le sentier des douaniers) et nous papotons, tout va bien.
Au bout d'un peu plus de trois heures, et après quelques montées et
descentes assez raides, nous atteignons un phare bordé de quelques
habitations. Nous pensons être arrivés. Ça tombe bien, nous commençions
à avoir soif : nos gourdes sont vides depuis un certain temps. Nous
interrogeons des passants pour savoir où est la gare qui nous permettra
de rejoindre notre lieu de départ.
“Quelle gare ? Y a pas de gare à Cap Béar”
Ah. Voilà une difficulté non prévue. En fait, nous ne sommes qu'au deux
tiers du parcours.
Nous repartons donc, après quelques détours (dans les jardins de
quelques personnes, entre autres) pour retrouver le sentier, pas très
bien balisé. Toujours des beaux paysages, mais on papote nettement
moins. Il fait chaud, on est à sec, et en plus, la plongée, ça
déshydrate pas mal, donc on n'a pas fière mine …
Après environ une heure, nous arrivons enfin à destination. On se pose
dans le premier café venu et on commande une glace pour reprendre des
forces. Le serveur nous amène à chacun une glace, avec une cuillère dans
un grand verre d'eau chaude.
Sans nous concerter, nous nous jettons tous les deux sur le verre d'eau,
sous l'oeil incrédule du serveur …
Là, ça commence à aller mieux, on savoure le petit port provincial et on
spécule sur le business model des petits trains touristiques. Car il y a
un petit train dans la ville de Port-Vendres, et nous n'étions pas très
loin de son “terminus”. Après quelques considérations passionnantes (il
faut un permis spécial pour conduire un petit train ? Tu crois qu'on
peut faire un créneau avec un petit train ? Etc), nous repartons,
direction la gare TER. Mais elle est loin, et dans les hauteurs de la
ville.
Alors que nous nous résignions, nous passons devant un arrêt de bus.
Bien sûr, cela attire mon attention. Et là, que lis-je ? car
départemental : Port-Vendres – Banyuls : 1 euro. Là, notre esprit se met
en branle face à ce dilemne : marcher pour monter à la gare et payer un
TER, rester ici et attendre un car pour un euro.
Après des minutes intenses de réflexions et de débat houleux, nous
optons finalement pour le car ;) Bon évidemment, l'info voyageur, c'est
pas trop ça, il y a une belle affiche publicitaire, mais pas les
horaires … Le site n'est pas à la pointe de ce qu'on peut faire en terme
d'ergonomie sur petit écran [1] : je me retrouve à naviguer sur le
site pas vraiment adapté à mon terminal mobile, et l'info est
introuvable : je finis par télécharger un fichier pdf avec le plan du
réseau et les horaires.
Ouf, il passe dans 5 minutes.
Le retour est nettement plus reposant et plus rapide : en quinze
minutes, retour à la case départ, alors qu'on avait bien mis quatre
heures pour arriver jusque là. Nous nous arrêtons à Banyuls, où nous
récupérons notre matos de plongée, que nous avions laissé là pour être
plus à l'aise dans la rando. Malgré la rapidité du retour, nous ne
pouvons pas prendre le TER que nous espérions.
Nous profitons donc de la fête des Vendanges à Banyuls sur Mer pour
faire le tour du marché et de la ville.
Puis recommencer, parce que Banyuls, c'est pas bien grand et qu'une
heure, c'est long.
Au deuxième passage, un poteau attire mon attention : un panneau
centre-ville dans un sens, et un autre, avec un logo piéton, dans le
sens opposé. Bon tous les chemins mènent à Rome, mais certains plus que
d'autres … C'est le chemin rapide, et le chemin avec les ralentisseurs
parce que c'est une zone résidentielle ? Et puis, histoire de semer
encore un peu plus le doute, un sens interdit qui n'indique pas bien
clairement à quelle route il est rattaché.
Bref, c'est enfin l'heure du retour. Nous allons acheter notre billet de
TER à la borne. Il nous faut alors choisir si on souhaite partir en zone
blanche ou en zone bleue. Et là, évidemment, il n'y a pas de calendrier
voyageur qui nous indique si nous allons partir en zone blanche ou
bleue.
Je vais jusqu'au bout de la procédure en choisissant une zone au hasard,
pour avoir le prix. Je recommence tout, en prenant l'autre zone, pour
comparer le prix. La première était moins cher, donc dans le doute, je
vais opter pour celle-là.
Je recommence tout une troisième fois et j'achète les billets. C'est le
comble, ça fait 5 minutes que je tripote cette borne et si ça se trouve,
on va se retrouver en situation de fraude …
Nous montons dans le train. Encore une fois, pas d'agent SNCF. Je pense
que j'ai fait le bon choix de zone …
[1] à l'inverse, pour un bon exemple de site d'information voyageur
adapté aux terminaux mobiles tels que le mien (écran plus petit de 4
pouces) : www.destineo.fr
20 sept. 2013
Cette semaine, c'est la semaine de la mobilité. Le saviez-vous ?
Non ?
Comment est-ce possible ? Il y a des affiches partout dans le métro !

Comment ça, quel est le rapport avec la semaine de la mobilité ? C'est
écrit dessus !
Comme dirait Rafiki (on a les références qu'on peut) : "regarde mieux !"

Je ne comprends pas : personne ne loupe la journée de la femme (alors
que ce n'est qu'une toute petite journée) alors que la semaine de la
mobilité entière est passée sous silence dans les média :(